D’où qu’il vienne, ne vous moquez jamais de l’accent.
Chaque région a le sien. Celles qui n’en auraient pas seraient orphelines, des fleurs sans arôme, des plats sans épices, des couleurs sans nuances, des paroles sans musique, enfin tout ce qui est fade, insipide, inodore.
J’aime tous les accents, particulièrement le mien. C’est celui du soleil, celui qui chante, qui se promène et vous entraîne sur les marchés de Provence. Il sent bon le thym, la lavande, le serpolet, le romarin… et l’ail…
Mon accent, c’est toute MA Provence.
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Dans mon village, il y a le marché, une fois par semaine. Vous l’avez tous entendue mais est-ce que vous vous souvenez bien de la chanson de Gilbert Bécaud : « Voilà pour cent francs du thym de la garrigue, etc. etc. et par-dessus tout ça, on vous donne en étrennes l’accent qui se promène… »
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Chez nous, le cagnard il tape si fort sur le cabeston que notre cervelle peut devenir aussi sèche qu’une vieille noix. C’est pour ça qu’à Marseille on a créé le pastis, tout simplement pour hydrater nos petites cellules grises qui, sans lui se dessécheraient…
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Heureusement que nous avons le mistral. Quand il souffle, il emporte avec lui nos susceptibilités, nos incohérences, nos engueulades, notre mauvaise foi, et tout se termine avec un bon pastis qu’on va aller boire chez Jo.
Le mistral ! Le vent magistral, l’escoubaïre (le balayeur), lou manjo-fango (sécheur de boue), lou rauba capèu (voleur de chapeaux), enfin notre vent-maître à nous, les Provençaux !
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Ainsi vit notre provençal
Qu’il pleuve, qu’il vente
Et toujours il chante…